Les vitraux

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Les vitraux de l’Eglise Saint Vincent et Saint Rémy de Pussay

Une église est toujours orientée, son sanctuaire étant à l’Est, du côté du soleil levant. C’est pourquoi, sont généralement représentées au Nord, les scènes de l’Ancien Testament, à l’Est la vie du Christ, au Sud les scènes du Nouveau Testament et à l’ouest, du côté où les fidèles sortent, les scènes du Jugement Dernier. Ce voyage à travers les symboles et l’histoire des vitraux commencera donc par le Nord.

Mais avant de le commencer, nous tenons à remercier Bruno Tosi qui nous a donné son regard sur les vitraux de cette église et a ainsi transformé le nôtre. A travers ses yeux, les nôtres ont vu ce qu’ils n’avaient pas compris jusqu’alors. Rencontre privilégiée où la connaissance se transmet.

Saint Jean Baptiste

Le Baptême de Jésus par Jean le Baptiste – Don de la caisse de famille – 1900

Le premier vitrail, au-dessus des fonts baptismaux, représente bien sûr saint Jean le baptiste. A Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait, il vit Jésus qui venait vers lui et il dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui doit enlever le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit : « Un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu’il existait avant moi. » Et moi, je ne le connaissais pas, mais c’est pour qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser avec de l’eau. »

Jean rendit témoignage, disant : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser avec de l’eau, celui-là m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui doit baptiser avec l’Esprit-Saint. » Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu. » (Evangile selon Jean)

Ce vitrail date de la fin du XIXème siècle, marquée par un retour à l’effet gothique, voulu pour recréer les conditions de la foi quelque peu perdue en cette fin de siècle. Il a peu de valeur en lui : les morceaux de verre coloré ne sont ni repeints ni cuits. Certains ont simplement été légèrement peints pour figurer les détails des visages, qui d’ailleurs s’estompent.

La seule exception concerne la colombe de l’Esprit-Saint pour laquelle le blanc originel du verre bleu a été retrouvé par le procédé de gravure à l’acide. La gravure à l’acide révèle en effet la couleur de base du verre de support.

Saint Antoine de Padoue

1901 – signé Dupin, à Versailles

 


Ferdinand de Bullones, né à Lisbonne en 1195, assiste au débarquement des corps des cinq premiers martyrs franciscains du Maroc. Il entre alors dans l’ordre de Saint François et, sitôt terminées ses études, part pour l’Afrique. Il tombe malade en y arrivant et doit revenir en Europe où il travaille fructueusement au salut des âmes par les missions qu’il fait.
Le monde vient de tous côtés pour l’écouter. Dieu lui accorde le don des miracles. Un jour, on vit le saint agenouillé dans sa chambre, l’esprit emporté jusqu’au ciel et l’enfant Jésus se montrant devant lui. Fatigué et affaibli par ses travaux, il se retire au couvent de Padoue où il meurt le 13 juin 1231.
L’architecture du XIIème siècle est rendue ici dans le dais et les effets de flèche. Le jaune des colonnes a été obtenu en pigmentant le verre avec du sulfure d’argent.
L’emploi du jaune à l’argent et de la gravure à l’acide a permis de teinter le verre en jaune et en blanc sans qu’il soit nécessaire d’utiliser un autre morceau de verre et de le séparer de son voisin avec du plomb.

Saint Augustin et Sainte Monique

Ce vitrail, comme son vis-à-vis, est l’un des plus beaux de l’église. Il date sans nul doute des années 1920. L’image est belle, techniquement parfaite et la mer procure un effet de profondeur extraordinaire. Les morceaux de verre teinté sont entièrement repeints et cuits et les couleurs sont en harmonie avec l’orientation donnée au vitrail : car c’est la lumière extérieure qui enrichit la couleur du vitrail en le pénétrant et lui donne vie. La lumière venue du nord sublime les couleurs froides, les bleus et les verts, qui prédominent bien ici, tandis que les couleurs chaudes deviennent plus chatoyantes quand elles sont éclairées par la lumière du sud, ce qui est parfaitement respecté dans le vitrail qui lui fait face.

Augustin naît en 354 en Numidie d’une mère chrétienne Monique et d’un père romain et païen Patrice. Il porte d’ores et déjà en lui Rome et L’Afrique. Livré à lui-même sous l’ardent ciel d’Afrique, il semble avoir été emporté très jeune par l’ardeur des passions, à Carthage notamment où ce bel étudiant aura un fils. Ses confessions sont le témoignage le plus vivant et le plus dramatique que jamais converti ait porté sur l’histoire de son évolution morale et religieuse. Cependant, les liens charnels laissent intacte chez Augustin la quête de la vérité. Hanté par le problème du mal, il est gagné par le manichéisme. Sa mère qui a réussi à convertir son père, fait tout pour l’en détourner. Il part pour Milan où la lecture de Platon, Plotin, Porphyre et la prédication de l’évêque Ambroise lui ouvrent le monde spirituel et celui des mystères. Il est baptisé en 387 et il se retire dans sa ville natale l’année suivante pour y vivre avec quelques disciples dans la pauvreté, la prière et la méditation.

Au cours d’un voyage à Hippone (Bône), il est reconnu par des fidèles qui demandent à l’évêque de l’élever au sacerdoce, évêque qu’il remplace à sa mort en 395. Cette nouvelle situation ne l’empêche pas de rester un pasteur, prédicateur et catéchiste avec près de 400 sermons. Juge, administrateur, voyageur, négociateur, il est en contact épistolaire avec papes et empereurs. Mais, Augustin, le contemplatif, prend aussi le temps d’éclairer les âmes égarées ou hésitantes dans une oeuvre écrite considérable où il traite du mal, de la Providence, de la grâce et de combattre les hérétiques et les schismatiques au premier rang desquels figurent les manichéens, les donatistes qui déchirent alors l’Afrique et les pélagiens. A la fois philosophe, théologien, pasteur, poète, sa pensée est devenue comme la substance de la littérature chrétienne et la « cité de Dieu » demeure le traité fondamental de la théologie chrétienne de l’Histoire.

Saint Eloi

signé Dupin, à Versailles

Au Moyen-Age, le plus célèbre atelier d’orfèvrerie est celui d’Eligius, orfèvre de Limoges, qui vit de 588 à 660, est trésorier de Clotaire II et de Dagobert 1er et évêque de Tournai et de Noyon.

Il est encore vénéré de nos jours sous le nom de saint Eloi, patron des orfèvres et de tous les ouvriers faisant usage du marteau et de l’enclume, lesquels sont représentés sur le vitrail.

En Beauce, les forgerons et les charretiers l’adoptèrent comme patron et à leur suite, les agriculteurs.

Le style du vitrail rappelle le XIVème siècle, avec les décors en imitation de végétaux tels qu’utilisés au Moyen-Age.

Saint Louis et sainte Hélène

Saint Louis et sainte Hélène

Roi de France, né à Poissy en 1214, sacré en 1226, il n’assume le pouvoir qu’à partir de 1245, la régence étant confiée à sa mère Blanche de Castille. Dès son avènement, il fait preuve d’une piété profonde, exerce lui-même le pouvoir et est célèbre dans la chrétienté entière pour sa justice et son équité.

En 1237, Baudouin II de la maison de Flandre, empereur de Constantinople, épuisé par les guerres qu’il soutient contre les Grecs, demande du secours à Louis IX. En échange d’une forte somme d’argent, il lui engage son comté de Namur et lui permet de dégager les reliques de la Passion du Christ : la couronne d’épines, figurée ici, l’éponge et la lance. Lorsqu’elles arrivent un an plus tard en France, Louis IX et son frère, le comte d’Artois, vont les chercher à Sens, les ramènent à Paris et Louis IX fait construire la Sainte-Chapelle pour les recevoir.

Seul parmi les souverains sollicités par le pape, il prit la croix en 1248 pour reprendre Jérusalem tenue par les turcs, croisade au cours de laquelle il est fait prisonnier. Il reprendra à nouveau la croix en 1270, mais cette fois, il mourra aux portes de Tunis.

Louis IX prit deux fois la croix, cette croix que porte l’impératrice Hélène, puisque c’est elle qui découvrit la vraie croix en 326. Née vers 247, elle avait épousé Constance 1er Chlore et donné naissance à celui qui allait devenir Constantin le Grand. Convertie en 313, elle entreprit en 326 un grand pèlerinage en Palestine où elle semble être allée pour expier le crime de Constantin qui venait de faire périr son fils Crispus et sa femme Fausta à la suite d’intrigues mal connues. Elle fit fouiller la grotte du Saint-Sépulcre et entreprendre la construction d’une basilique à proximité ainsi que d’autres églises. Elle mourra à Rome en 328.

Ce vitrail, réalisé en 1891, offre une grande maîtrise d’exécution et une prédominance des couleurs froides conformément à son orientation. Du point de vue pictorial et technique, il propose ce qui se fait de mieux. Les verres sont repeints afin que la lumière extérieure y donne un jeu de clair-obscur et de câche-câche. La technique du pochoir a été utilisée pour le fond vert, style damas. Le verre est peint, là, des deux côtés : le gris-noir côté intérieur, le vert côté extérieur. Les décors floraux sont inspirés de ceux de Chartres du XII-XIIIème siècle et l’ensemble est surmonté de la croix de Jérusalem.

Apparition du Sacré-Coeur à Marguerite-Marie

vitrail donné par Henri Brinon et Adrienne Buret unis le 29 juillet 1885

signé Claudius Lavergne – Paris 1886

Marguerite-Marie Alacoque, née en 1645, visitandine à Paray-le-Monial, eut des apparitions du Seigneur qui en fit l’apôtre de la dévotion à son Coeur sacré.

Morte en 1690, elle fut canonisée en 1920. La première des grandes apparitions date très probablement du 27 décembre 1673.

C’est là, la date de naissance de la dévotion au Sacré-Coeur, symbole de l’amour que Jésus porte aux hommes.

Un effet de profondeur ressort ici avec, au fond à gauche, l’ouverture d’un vitrail.

Les jeux d’ombre sont assez forts.

Le damas du fond est très beau, ainsi que le détail du tapis et les rinceaux de deux tons de bleu en bas du vitrail.

Jean l’évangéliste

C’est une copie très fidèle d’un vitrail de l’époque romane du XIIème siècle, sauf en ce qui concerne la bordure de tons pastels qui a malheureusement été rajoutée.

Le médaillon du bas est superbe et des espaces passés à la grisaille ont été réservés pour y inscrire, selon la pratique, le nom du donateur ce qui n’a pas été fait pour une raison inconnue.

Jean est représenté ici avec le livre et le calice. Apôtre et évangéliste, disciple bien aimé de Jésus, il reçut Marie comme sa mère au calvaire. Il fut le dernier des apôtres et a écrit un évangile, trois épîtres et l’apocalypse.

Le lendemain du jour où Jésus avait multiplié les pains et les poissons et marcher sur les flots, la foule lui dit : « Seigneur, donnez-nous toujours ce pain. » Jésus leur dit : « C’est moi qui suis le pain de la vie : celui qui vient à moi n’aura plus faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai dit : bien que vous m’ayez vu, vous ne croyez pas. »

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraie nourriture et mon sang est vrai breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. De même que le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra, lui aussi, par moi. Voici le pain descendu du ciel, non comme celui qu’ont mangé (vos) pères, qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement. » (Evangile selon Jean)

Le couronnement de la Vierge

 

Ce vitrail date de 1877 et c’est le premier posé dans l’église. Il offre donc moins de recherche au niveau du style et la gamme de couleurs est plus pauvre : seuls les tons de rouge et de bleu ont été utilisés, car à l’époque, l’art du vitrail renaît en France après la période noire de la Révolution.

La Vierge est représentée avec le pied sur le croissant de lune.

Premier vitrail des mystères

Le rosaire rassemble sous le nom de mystères, 15 événements de la vie de Jésus et de Marie. Le premier vitrail placé derrière l’autel de la chapelle de la Vierge présente les 5 mystères joyeux :

– l’Annonciation

– la Visitation

– la naissance de Jésus

– la présentation au temple

– la conversation avec les docteurs

auxquels l’artiste ou les donateurs, Mr C. A. Dujoncquoy, Dame Baillet et demoiselle J. Dujoncquoy – 1866, ont ajouté un sixième médaillon représentant Joseph prenant Marie pour épouse, sans doute pour des raisons esthétiques de symétrie.

L’Annonciation

Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie ; sa femme se nommait Elisabeth. Ils n’avaient point d’enfants et ils étaient tous deux avancés en âge. Or, il lui échut par le sort, selon la coutume du service divin, d’avoir à entrer dans le sanctuaire du Seigneur pour offrir l’encens. Là l’ange Gabriel lui dit « ta femme Elisabeth t’enfantera un fils que tu appelleras Jean … et il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère. »

Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. Etant entré où elle était, il lui dit : « Salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; … Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus.

Marie dit à l’ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point l’homme ?  » L’ange lui répondit : « L’Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu ».

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon votre parole ! » Et l’ange la quitta. (Evangile selon Luc)

L’ange porte le sceptre dans sa main et, sur fond d’azur, la colombe blanche vole vers la Vierge ; le lys fleurit à ses pieds.

La Visitation

L’ange Gabriel ayant annoncé à Marie que sa parente Elisabeth avait conçu un fils, elle partit en hâte vers la montagne et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit. (Evangile selon Luc)

La naissance de Jésus

Joseph et Marie, qui était enceinte, durent monter de Nazareth à Bethléem pour se faire recenser, selon l’édit publié par César-Auguste.

Pendant qu’ils étaient à Bethléem, Marie mit au monde son fils premier-né, l’emmaillota et le coucha dans une crèche.

Les bergers avertis par un ange de la naissance d’un Sauveur, le Christ Seigneur, se rendirent à Bethléem.

Après avoir vu Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant.

(Evangile selon Luc)

Ici l’enfant est nu, tout auréolé d’or. L’âne et le boeuf s’affairent à le réchauffer.

La présentation au temple


Les huit jours étant accomplis pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom que l’ange avait donné avant qu’il eût été conçu dans le sein maternel. Puis ses parents le menèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera regardé comme consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice, ainsi qu’il est dit dans la loi du Seigneur, une paire de tourterelles ou deux petites colombes. (Evangile selon Luc)

Conversation avec les docteurs

Lorsque Jésus eut douze ans, ses parents se rendirent, comme chaque année, à Jérusalem pour la fête de Pâques.

Comme ils s’en retournaient, l’enfant resta à Jérusalem. Pensant qu’il était avec la caravane, ils marchèrent tout un jour, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Ne l’ayant point trouvé, ils s’en retournèrent à Jérusalem en le recherchant.

Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses.

En le voyant, ils furent stupéfaits, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela ? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés. » Et il leur répondit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être dans les choses de mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur dit.

(Evangile selon Luc)

Second vitrail des mystères

Le deuxième vitrail des mystères, donné par dame Boyard et demoiselle Jenny Boyard en 1866, présente les 5 mystères douloureux :

– l’agonie au jardin des oliviers

– la flagellation

– le couronnement d’épines

– le port de la croix

– la crucifixion

auxquels ont été ajoutés, là aussi, un sixième médaillon montrant la descente de la croix et, au sommet du vitrail, la sépulture.

L’agonie au jardin

Une fois accompli le dernier repas pris avec ses apôtres, Jésus s’en alla vers le jardin de Gethsémani. Lorsqu’il fut sur le mont des oliviers, il leur dit : « Priez afin de ne pas entrer en tentation » Et il s’éloigna d’eux environ d’un jet de pierre ; et, s’étant mis à genoux, il priait, disant : « Père, si vous voulez, détournez de moi ce calice. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la vôtre qui soit faite. »

Et lui apparut (venant) du ciel, un ange qui le réconfortait.

Et se trouvant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre.

S’étant relevé de (sa) prière, il vint vers les disciples, qu’il trouva plongés dans le sommeil à cause de la tristesse.

Et il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous n’entriez point en tentation. » (Evangile selon Luc)

La flagellation

Comme il parlait encore, Judas arrivait à la tête d’une foule pour le livrer aux prêtres et commandants du temple.

Ceux-ci l’emmenèrent chez Anne et Caïphe, puis chez Pilate qui lui demanda : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate répondit : « Est-ce que moi je suis juif ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu fait ? » Jésus répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes satellites auraient combattu afin que je ne fusse pas livré aux Juifs. Non, mon royaume n’est point d’ici. » Pilate lui dit : « Ainsi donc tu es roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis : je suis roi. Je suis né pour ceci et je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque est du parti de la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? »

Ayant dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs et il leur dit : « Pour moi, je ne trouve chez lui aucune culpabilité. Mais c’est pour vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la Pâque. Donc voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors ils crièrent de nouveau : « Pas lui, mais Barabbas ! » Or Barabbas était un brigand.

C’est alors que Pilate fit prendre Jésus pour le faire flageller. (Evangile selon Jean)

Le couronnement d’épines

Puis les soldats tressèrent une couronne d’épines, qu’ils lui mirent sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre.

Pilate l’amena dehors.

Lorsque les grands prêtres et les satellites le virent, ils crièrent : « Crucifie ! crucifie ! »

Pilate leur dit : « Prenez-le, vous, et crucifiez-le ; car, pour moi, je ne trouve pas chez lui de culpabilité. »

Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une loi, et d’après la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » (Evangile selon Jean)

Jésus est revêtu du manteau pourpre de la folie et porte le sceptre dérisoire fait d’un roseau.

Le port de la croix – la crucifixion

Les Juifs emmenèrent Jésus vers le Golgotha où ils le crucifièrent au milieu de deux autres.

Pilate fit inscrire sur la croix « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs ».

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la soeur de sa mère et Marie de Magdala.

Jésus, voyant sa mère et, auprès d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voilà votre fils. » Ensuite il dit au disciple : « Voilà votre mère. »

Et depuis cette heure-là le disciple la prit chez lui.

(Evangile selon Jean)

La sépulture

Une fois que Jésus eut rendu l’esprit, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d’enlever le corps de Jésus et Pilate le permit. Il vint donc et enleva son corps.

Nicodème, qui précédemment était venu vers lui de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, environ cent livres.

Ils prirent donc le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes avec les aromates, selon la manière d’ensevelir en usage chez les Juifs.

Or, au lieu où il avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n’avait encore été mis. C’est là, à raison de la Préparation des Juifs, le sépulcre étant proche, qu’ils mirent Jésus.

(Evangile selon Jean)

Troisième vitrail des mystères

Le troisième vitrail, donné par Mr et Mme Jacquemet et par Mme Ballot en 1866 également, est signé Lévêque, peintre à Beauvais, lequel est sans doute aussi l’auteur des deux précédents. Celui-ci présente les 5 mystères glorieux :

– la résurrection

– l’ascension

– la descente du Saint-Esprit

– l’assomption de Marie

– le couronnement de la Vierge

Ces trois vitraux, fin XIXème siècle dans le style de Viollet-le-Duc, sont formés de médaillons, fidèles reproductions de tableaux de peintres célèbres. Ils sont très beaux et très symboliques, surtout le premier sur lequel figurent la lune, le soleil, l’étoile, le miroir et les fleurs, mais ils ont peu de valeur du point de vue vitrail.

 

La résurrection

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint au sépulcre, dès le matin, alors qu’il faisait encore sombre, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre. Alors elle courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait. Simon-Pierre entra, vit les bandelettes posées à un endroit et le suaire à un autre. L’autre disciple entra à son tour : il vit et il crut. Car ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture, qu’il devait ressusciter d’entre les morts. Et les disciples s’en retournèrent chez eux.

Marie de Magdala qui se tenait près du sépulcre, s’y pencha alors et vit deux anges, puis se retournant, elle vit Jésus, sans savoir que c’était lui. Il lui dit : « Mariam ! » Elle, se retournant, lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » c’est-à-dire « Maître. » Jésus lui dit : « Ne me touchez plus ! car je ne suis pas encore remonté vers le Père ; mais allez vers mes frères, et dites-leur : Je vais remonter vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie de Magdala alla annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, » et ce qu’il lui avait dit.

Le soir même, les disciples étant enfermés, par peur des Juifs, Jésus vint et, debout au milieu (d’eux), il leur dit : « Paix à vous ! » Et cela dit, il leur montra ses mains et son côté. Aussi les disciples furent remplis de joie en revoyant le Seigneur. Sur quoi il leur dit de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Et cela dit, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint : ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils (leur) seront retenus. »

(Evangile selon Jean)

L’Ascension

Comme Jésus mangeait avec ses disciples, il leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, « ce que vous avez appris de moi : que Jean a baptisé d’eau, mais que vous, sous peu de jours, vous serez baptisés de l’Esprit-Saint …

Mais, lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre. » Quand il eut dit cela, il fut élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs yeux.

Et comme ils avaient la vue fixée vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes, vêtus de blanc, se présentèrent à eux et dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ?

Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel. »

(Les actes des apôtres)

La descente de l’Esprit-Saint

Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble au même (lieu).

Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Et ils virent paraître des langues séparées, comme de feu, et il s’en posa (une) sur chacun d’eux.

Et tous furent remplis d’Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait de proférer. Au bruit, la foule s’était assemblée, bouleversée et stupéfaite.

Pierre éleva alors la voix et déclara : « C’est ce qui a été dit par le prophète Joël : Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. »

(Les actes des apôtres)

L’assomption de Marie et le couronnement de la Vierge

Pie XII définit dogmatiquement l’assomption en 1950 en laissant de côté les antiques légendes s’y rapportant :

la Mère virginale du Christ, l’Immaculée, « après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ».

Saint Vincent

1900 – Don de la caisse de Famille

Ce vitrail présente le saint patron de l’église de Pussay.

Né à Huesca en Espagne, il va à l’école dirigée par Valère, évêque de Saragosse, lequel l’envoie prêcher la loi chrétienne dès qu’il est ordonné diacre.

Dacien, le gouverneur païen du pays, constatant l’immense travail de conversion effectué par Vincent, le fait saisir pour le martyriser, ainsi que Valère qu’il exile.

Sous l’effet des tortures multiples et cruelles, Vincent continue à respirer le bonheur.

Son âme s’envole cependant le 22 janvier 304.

Il est représenté sur ce vitrail, dû probablement à Dupin comme son vis-à-vis, avec la palme du martyre et la grappe de raisin.

Saint Maurice

1919 – offert par Maurice Sevestre à son retour de la guerre en 1918

Les soldats de la Légion thébéenne dont Maurice était le chef, refusèrent de prendre part aux sacrifices païens à Agaune et furent décimés jusqu’au dernier en 286.

Ce vitrail, non signé et non daté, provient sans doute du même atelier que celui de Saint-Augustin et Sainte-Monique, car les nuages et les cieux sont traités de la même façon et on y retrouve la même sûreté de trait.

Maurice est représenté presque grandeur nature avec la palme du martyre et occupe ainsi tout le vitrail.

Le décor est sobre : une tenture, ce qui donne toute son importance au personnage.

Celui-ci porte une tenue d’époque très recherchée dans son dessin. Les couleurs sont chaudes, rouge, brun, orange, jaune, autant de couleurs qui filtrent la lumière du Sud et donnent toute sa beauté au vitrail.

Sainte Cécile

1950 – Don de Mr et Mme Plé-Sevestre pour les 50 ans de mariage

Signé R. Legrand, peintre verrier – Etampes – 1949

La Cécile historique est une dame romaine qui fait don d’une maison et d’un terrain aux chrétiens des premiers siècles.

Le terrain devient le cimetière Saint Calixte où elle est enterrée près de la crypte funéraire des papes. Elle y repose sans faire parler d’elle jusqu’au VIème siècle où les pèlerins se demandent qui est cette Caecilia dont la tombe se trouve en si honorable compagnie. C’est pour satisfaire leur curiosité qu’une « Passion » est publiée.

Elle devient alors une jeune fille de la plus haute noblesse qui meurt martyre trois jours après son mariage, en ayant converti son mari, son beau-frère et beaucoup d’autres païens.

Pendant son mariage, il avait été beaucoup chanté et c’est peut-être pour cela que depuis le XVIème siècle, les peintres la représente s’adonnant à la musique.

Le vitrail ici est, quant à lui, typique du renouveau de l’art sacré.

Saint Charles Borromé

Ce vitrail sort sans doute des ateliers de Dupin car le même décor végétal s’y rertouve. Charles Borromé donne la communion à des personnages habillés à la mode Louis XIII. A ses pieds gît un enfant mort, vu la couleur cadavérique de son corps.

Né le 2 octobre 1538, neveu de Pie IV, cardinal-archevêque de Milan, il assure le succès du concile de Trente et en applique les décisions.

De 1566 à 1584, il réforme complètement son diocèse suivant les normes du concile. Son action et ses écrits serviront d’exemple à tous les prélats réformateurs de la chrétienté. Il contrôle lui-même son diocèse par de fréquentes visites pastorales, par des synodes diocésains et des conciles provinciaux.

Il travaille à la réforme des monastères en rétablissant une clôture stricte. Il restaure la vertu et la discipline ecclésiastiques au moyen de séminaires et de collèges.

Le Saint Siège le nomme visiteur et il peut ainsi réformer des régions entières de l’Italie.

La rosace

Cette très belle rosace date probablement de 1910, car elle est tout à fait typique de l’art nouveau par :

– la composition : fleurs de lys, couronnes brisées, motifs géométriques ; elle pourrait tout à fait se trouver ailleurs que dans une église, car aucun élément religieux n’y entre. Seuls les nombres président à sa conception ;

– les couleurs : teintes pastel ;

– le type de verre : texturé et non peint, ce qui produit un effet d’écran. Jusqu’alors, le verre était soufflé à la bouche ; ici, il est coulé et pressé.

Comme la règle le veut, ce vitrail n’est pas signé car c’est la contribution du maître verrier à la construction des bâtisseurs.

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