Monographie E. Maisse

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MONOGRAPHIE DE L’INSTITUTEUR ERNEST MAISSE

COMMUNE DE PUSSAY

Situation – La commune de Pussay est située au sud-ouest du département de Seine-et-Oise. Elle est limitrophe de celui d’Eure-et-Loir. C’est une des 20 communes du canton de Méréville. Elle est distante de 10 kilomètres de Méréville, chef-lieu de canton, de 17 km d’Etampes, chef-lieu d’arrondissement et de 58 km de Versailles chef-lieu de département.

Communes limitrophes – Elle est limitée au nord par la commune de Thionville et par celle de Chalou-Moulineux en partie, à l’est par celles de Chalou-Moulineux, de Monnerville et d’Angerville en partie, au sud par celles d’Angerville et de Dommerville, Eure-et-Loir, et à l’ouest par celles de Gommerville et de Grandville-Gaudreville, Eure-et-Loir.

Population – Le village de Pussay qui comprend une seule agglomération d’habitations formée de 360 maisons occupées par plus de 600 ménages, a une population officielle de 2103 habitants, recensement du 20 mars 1896, elle a même atteint, en 1897 et 1898, 2500 âmes.

Cette population est très hétérogène ; elle est composée d’individus originaires de 70 départements, ceux qui en fournissent le plus sont : Eure-et-Loir, Corrèze, Cantal, Loiret, Allier, Cher, Nord, etc.

Ce village est le plus important du canton de Méréville et celui qui a le plus d’animation. Sauf quelques rues percées en ces dernières années, il est construit sans symétrie ; la rue principale est sinueuse et très resserrée par endroits ; la rue Neuve, la rue de Dourdan et la rue du Sud sont droites, larges et bien aérées, on y trouve beaucoup d’impasses.

Superficie – Le territoire de cette commune est très irrégulier ; sa plus grande longueur du nord-est au sud-ouest atteint 5,6 km et sa plus grande largeur, de l’est à l’ouest, atteint 4 km. Sa superficie est de 1136,5 hectares comprenant 1070 hectares de terres labourables, 20 hectares de bois, 24 hectares de routes et de chemins, 20 hectares de propriétés bâties et 2,5 hectares de terres incultes, friches et carrières. La délimitation du territoire a été faite en 1827 et reconnu par acte authentique du 2 novembre 1827.

Le plan cadastral a été définitivement dressé et arrêté le 12 janvier 1832 par Mr Legnereux, géomètre.

Altitude – L’altitude de cette commune, comparée à celle des communes immédiatement environnantes, n’offre rien de particulier ; le point le plus élevé, situé vers l’est, atteint 150 mètres, tandis que l’altitude la plus faible constatée vers le nord est de 139 mètres. On remarque dans cette direction une dépression du sol tout à fait frappante et qui a l’aspect d’une vallée, car il n’y manque que le cours d’eau lequel se retrouve à 3 km de là en la suivant, la Chalouette.

Nature du sol – Le sol est uniformément argilo-calcaire. Cependant, en certains champtiers, ceux vers le nord surtout, il est plutôt argileux. Sauf pour ces derniers, partout le sous-sol, composé de tuf siliceux et de marne maigre, est très perméable. Cette particularité contribue largement à atténuer le défaut naturel des terres labourables en temps d’humidité. Après la pluie, le sol est gras, très adhérent et difficile à travailler ; mais, par contre, le manque d’eau l’assèche et les récoltes de toutes sortes s’en trouvent alors affectées.

Le sol est en général fertile, bien cultivé, propre à toutes les cultures possibles dans la grande plaine de Beauce, il se refuse à produire la vigne, le pommier à cidre, les crucifères industrielles, le chêne y croit difficilement ; les essences forestières y sont peu nombreuses, celles dominantes sont : le bouleau, le sapin, le coudrier, l’orme, l’acacia et le cytise.

Climat – Le territoire de la commune de Pussay, compris entre le 48° 19’ et le 48° 22’ de latitude nord, bien que placé en pleine zone tempérée, jouit d’un climat âpre, sujet à des variations atmosphériques très subites et souvent bizarres. Sa situation à l’extrémité nord du plateau beauceron à 3 km vis-à-vis de la vallée de la Chalouette, à quelques kilomètres de celle de la Seine, le soumet à des courants d’air froids et fréquents que le déboisement rend encore plus pernicieux. Aussi, les hivers y sont-ils généralement rigoureux et d’une durée presque anormale. L’âpreté du climat se trouve encore augmentée par la monotonie désespérante de cette région où les sites brillent par leur absence. Par compensation, les étés sont très chauds et surtout très secs ; il n’est pas rare, en certaines années, de voir la sécheresse persister pendant 3 à 4 mois, les ondées sont une exception à cette saison et surtout les orages qui n’y sont jamais redoutables. La foudre ne tombe qu’exceptionnellement et la grêle n’y cause jamais de dégâts appréciables.

Les vents d’ouest et du nord y sont dominants ; ils sont parfois redoutables ; mais ils contribuent à assainir l’air surtout pendant la période des chaleurs, car les maladies épidémiques y sont peu fréquentes et toujours bénignes bien que la population, logée dans des conditions peu confortables, paraisse ignorer les règles les plus élémentaires de l’hygiène.

Peu de localités se trouvent aussi mal partagée au point de vue hygrométrique, il n’y tombe pas plus de 55 cm d’eau annuellement.

Relief – Si l’on réfléchit, d’après les chiffres précités que la différence entre l’altitude la plus haute et la plus faible n’est que de 11 mètres au maximum, il est facile de comprendre que le relief du sol n’offre rien de saillant, en effet, l’observateur placé sur n’importe quel point du territoire, peut d’un seul coup d’œil l’embrasser en entier.

Le village lui-même est assis sur cet espace plat offrant peu d’inclinaison pour l’écoulement des eaux de pluie.

Hydrographie – Le territoire étant donné sa situation physique n’a aucun cours d’eau, les eaux pluviales se déversent en partie dans la vallée de la Chalouette, affluent de la Juine, il appartient donc en entier au bassin particulier de la Seine.

La population tout entière est approvisionnée d’eau potable par 15 puits ayant de 35 à 38 mètres de profondeur, dont 7 sont communaux, tous munis d’une pompe à bras système Leconte de Chartres, deux en ont une à cheval, celui de la place du Carrouge installé en 1892 et celui de la Mare, installé en juillet 1895. Le plus ancien est le puits de la place du Carrouge, puis viennent par ordre d’ancienneté ceux du Four, du Carrefour, du Jeu de Paume, l’époque de la construction de ces 4 puits est inconnue, de la petite Place foré en septembre 1860 par Motte, de la Mare foré en 1877 par Chanon et de la porte de Gommerville foré en 1896 par Caillaut.

Tous ces puits suffisent à tous les besoins ménagers, agricoles et industriels.

Ils sont complétés pour les besoins de l’agriculture par deux grandes mares, celle des Champs, à l’est du village de beaucoup la plus importante et qui ne tarit jamais et celle de la Couture à l’ouest creusée en 1869 et maçonnée par Leclère. Le coût de cette mare a été de 4500 francs. Autrefois, il en existait deux au centre du village sur la place du Carrouge, elles ont été comblées (1847) et cette place y a gagné en superficie et en salubrité.

En septembre 1867 et en janvier 1868, le Conseil avait accordé sa faveur au projet de canalisation de la Beauce lequel consistait à conduire, au moyen d’un canal partant de     ou de Saint-Thibault ? , Nièvre, l’eau de la Loire à Paris à travers toute la Beauce qui aurait pu être irriguée à l’aide de prises d’eau faites à ce canal.

Voies de communication – Le territoire de Pussay est sillonné par de bonnes routes, en nombre suffisant pour assurer ses communications avec les localités voisines et pour parer à toutes les exigences, savoir : la route de grande communication N° 6 de Versailles à Pithiviers, très belle, bordée d’arbres, d’une largeur de 16 mètres, construite au siècle dernier et qui a un parcours de 3.180 mètres. La route de grande communication N° 18 de Sermaises à Gommerville, de construction plus récente, traverse le village de l’est à l’ouest, elle est moins importante que la précédente et ne parcourt le territoire que sur une longueur de 2.971 mètres.

Les chemins vicinaux au nombre de trois ont une longueur totale de 2.882 mètres se répartissant ainsi : 857 mètres pour le chemin nord construit en 1862, 1.383 mètres pour le chemin de Grandville construit en 1882 pour la partie comprise entre la route N° 6 et le territoire de Grandville et en 1896 pour la partie comprise entre le chemin nord et la route N° 6 et 632 mètres pour le chemin sud construit en 1884.

En outre, le territoire est sillonné par 28 km de chemins ruraux dont 7 km sont pierrés et entretenus exclusivement aux frais de la commune qui y consacre chaque année une somme de 2500 francs. Les chemins ont été reconnus par l’autorité supérieure au moyen de documents homologués pour la première fois le 6 octobre 1829, pour la deuxième fois le 10 avril 1845 et pour la troisième fois définitivement le 26 novembre 1898 en vertu de la loi du 20 avril 1881.

Avant le vote de la loi du 21 mars 1836, la somme affectée, chaque année, à l’entretien des chemins macadamisés de toute nature, était de 1100 francs. En 1839 le budget vicinal porte pour l’entretien des chemins et des routes parcourant le territoire une somme de 5200 francs non compris les 2500 francs destinés aux chemins ruraux. Il est facile de voir, par ces chiffres, quelle importance a pris le développement des voies de communication par terre.

Aucune ligne ferrée ne sillonne le territoire, la seule voie de communication rapide dont dispose la population si dense et si affairée de Pussay est la ligne principale du réseau d’Orléans desservie par la station de Monnerville.

Particularités de la faune et de la flore – Cette localité n’offre aucune particularité frappante dans sa flore, si ce n’est la culture intensive des céréales, blé et avoine, aucune plante étrangère entre Seine et Loire n’y est connue. La faune y est très pauvre ce qui est très compréhensible étant donné le peu d’espace réservé aux bois qui sont le refuge de prédilection des gros et des petits quadrupèdes, ainsi que des oiseaux et de la plupart des insectes.

Etat de la propriété – Le territoire est divisé en 4363 parcelles possédées par 452 propriétaires. La superficie moyenne de chaque parcelle se trouve donc être de 31 ares, superficie généralement supérieure à la moyenne, car si le nombre des propriétaires tend naturellement à s’accroître du fait de la division des héritages, l’étendue des parcelles tend au contraire à augmenter, le morcellement étant reconnu comme un inconvénient grave pour l’exploitation agricole en ce sens qu’il contribue à élever les frais généraux.

Principales cultures – La variété des plantes cultivées est forcément limitée ; les principales cultures, celles qui réussissent le mieux et donnent les produits les plus rémunérateurs sont : le froment d’hiver avec 350 hectares produisant par an 11.550 hectolitres de grain, l’avoine de printemps avec 360 hectares produisant 15.120 hectolitres, les autres céréales : seigle, escourgeon et orge, occupent environ 35 hectares. Le poids de la paille récoltée atteint 20.000 quintaux. Il faut citer encore les betteraves fourragères 15 hectares et les betteraves à sucre 5 hectares qui produisent 12.000 quintaux de racines, les pommes de terre qui produisent 1000 quintaux de tubercules pour 8 hectares ensemencés.

Les prairies artificielles, composées de sainfoin, trèfle, luzerne, minette, seules susceptibles d’une bonne culture, occupent 175 hectares et produisent année moyenne 7000 quintaux de fourrage.

En dehors de ces cultures, il n’en est plus d’autres à signaler. Toutefois, la population essentiellement manufacturière consacre en grande majorité ses loisirs, à la culture maraîchère possible dans la localité et à laquelle au moins 10 hectares sont employés.

Elevage du bétail – L’élevage du gros bétail ne s’y pratique pas, parce qu’il est impossible ; mais celui des animaux de l’espèce ovine y donne de bons résultats, chaque année, 1000 agneaux sont élevés par les fermiers qui, seuls, se livrent à cette opération assez lucrative.

Chevaux, bœufs, vaches, moutons, volaille, gibier, oiseaux, insectes – Les chevaux existant dans la localité sont employés en grande partie aux travaux des champs, quelques-uns aux transports. Ils sont presque tous de race percheronne et il s’en rencontre de très beaux spécimens ; les chevaux de luxe en usage sont de race anglo-normande.

Il existe, en 1899, 150 animaux de l’espèce chevaline dans la commune ; on en comptait à peine 80 avant 1870 et seulement une quarantaine au commencement du siècle.

On ne compte pas un seul bœuf chez les fermiers qui n’emploient que les chevaux pour la traction, mais il existe au moins 140 vaches produisant annuellement 2800 hectolitres de lait consommés par la population et à peine suffisants pour ses besoins, le beurre et le fromage sont fournis par les localités voisines ou par les marchands qui approvisionnent le marché. Les veaux qui naissent sont abattus par les bouchers locaux. Les animaux de l’espèce bovine dont le nombre croissant est un indice de la prospérité agricole ont plus que doublé depuis un siècle.

Il y a, chez les fermiers, 5 grands troupeaux de moutons comprenant 2500 têtes de bétail de race métis-mérinos et de race berrichonne : la laine fournie par ces animaux est expédiée sur le marché d’Etampes.

La basse-cour est l’objet des soins les plus intelligents des fermiers qui en retirent un produit très lucratif. Tout ce petit peuple qui coûte peu à nourrir se compose de 3000 volatiles d’espèces différentes : poules, coqs, oies, dindons, canards, pigeons, en nombre variable. Comme faisant partie de la basse-cour, il faut citer les lapins au nombre de 1000. Tous les produits de la basse-cour, œufs, jeunes oiseaux, sont consommés sur place.

Le gibier est rare sur toute l’étendue du territoire, ainsi que les oiseaux qui sont d’espèces communes et peu variées. Cette pénurie est la conséquence du déboisement général dont la plaine de la Beauce est affligée.

L’apiculture est pratiquée sur une échelle assez importante. Il existe 500 ruches appartenant à deux propriétaires qui vendent chaque année de 6 à 7000 kilogrammes de miel sur le marché de Paris et de 7 à 800 kilogrammes de cire.

Le résultat forcé de l’absence de la gent ailée est le grand nombre d’insectes et de petits animaux nuisibles dont la présence cause en certaines années, de si grands dommages à l’agriculture. Les hannetons, leurs larves ou vers blancs surtout, et les mulots pullulent dans cette région où leurs ennemis les plus acharnés sont si peu nombreux.

Tous les 3 ans, les hannetons apparaissent par myriades et les mulots, à des intervalles plus éloignés ; la dernière invasion de ces petits rongeurs fut celle de 1884 pendant laquelle les récoltes ont eu terriblement à souffrir, si bien que des indemnités furent accordées aux cultivateurs, victimes de ce fléau inattendu.

Il y a absence complète d’autres animaux nuisibles.

Industrie : Carrières – Il a été dit précédemment que le sous-sol était formé de tuf et de marne maigre ; il recèle surtout dans la partie nord et nord-ouest du territoire une source inépuisable de pierres calcaires et de cailloux siliceux.

Toutes les maisons du village ont été et sont encore construites avec des matériaux extraits du sol local ; les routes ont été également empierrées avec des produits fournis par les nombreuses carrières toutes à ciel ouvert qui se trouvent sur le territoire et qui procurent, principalement en hiver, du travail à de nombreux ouvriers.

Chaque année, il est extrait des carrières en activité de 6 à 700 mètres cubes de pierres calcaires pour constructions diverses et plus de 1000 mètres cubes de cailloux siliceux transportés bruts ou cassés sur les lieux d’utilisation à plus de 40 km du lieu d’extraction vers Orléans, Pithiviers, Auneau.

Il a existé dans la commune un four à chaux et une tuilerie à 800 mètres du bourg à droite de la route N° 6 dans la direction d’Angerville en non activité depuis 1870.

Fabriques de chaussures – Pussay est la commune la plus industrielle de l’arrondissement d’Etampes. Les produits de ses fabriques sont connus dans toutes les régions de la France depuis plus d’un siècle. Il y existait déjà des marchands de bonneterie et de bas à la fin du seizième siècle.

La fabrication des bas tricotés à la main y fut implantée vers 1745 et s’étendit à tous les villages voisins ; le travail se faisait  dans chaque famille et surtout pendant l’hiver. La marchandise ouvrée était ensuite achetée par les bonnetiers de Pussay qui l’expédiaient ensuite par messageries dans toutes les parties du territoire français. Dès 1748, la fabrication se fait par des ouvriers spéciaux travaillant en commun dans des locaux appropriés ; mais c’est en 1766 qu’une manufacture importante fut fondée par un sieur Pierre Paul Dujoncquoy, elle exista jusqu’en 1881, époque à laquelle elle fut transférée à Sainte-Mesme près Dourdan.

En 1789, plusieurs fabriques existaient et occupaient plusieurs centaines d’ouvriers. En 1840, on comptait 20 fabriques de bas qui employaient, tant à Pussay qu’aux environs, 4000 ouvriers produisant pour près de 2 millions de marchandise.

Sous la 2e République la production progressa encore puisque le nombre des fabricants atteignait 25.

En 1860, on commença à employer dans les usines la vapeur comme force motrice ; la fabrication subit alors des modifications radicales ; le travail devint moins pénible pour l’ouvrier et la matière première, attaquée par les machines, se transforma plus rapidement. Le tricot à la main fit bientôt place au feutre qui s’obtenait en foulant la laine avec le foulon à bras, puis à vapeur. A la même époque, on pensa à garnir les chaussons d’une semelle de cuir cousue à la main, ce travail se fit ainsi jusqu’à ce que les manufacturiers introduisissent la machine à coudre dans leurs établissements, c’est-à-dire en 1879. Ce fut Mr Ménardière qui posséda la première.

A ce jour, la fabrication est complètement transformée sous tous les rapports ; elle est essentiellement mécanique. Tous les métiers et toutes les machines-outils sont mus par la vapeur et accomplissent le travail de plus de 10.000 ouvriers et ouvrières.

La fabrication est concentrée dans quatre fabriques importantes dirigées par MM Brinon, ses fils et G. Gry, Lemaire, Boucart, Buret qui emploient dans leurs ateliers 1200 individus avec autant au dehors. La force motrice est produite par quatre appareils d’une force totale de 230 chevaux-vapeur.

Les produits fabriqués consistent en chaussons de laine feutrée sans semelle ou avec semelle de cuir ou de corde, de formes et de modèles très variés ; on y fabrique aussi les pantoufles, les souliers et les bottines de cuir.

Tous ces articles sont expédiés sur tous les points de la France, et même en Belgique et en Angleterre.

Commerce – Le commerce est très actif, non seulement en ce qui concerne les produits de l’industrie locale lesquels alimentent le commerce d’exportation, mais les produits d’importation consistant en matières premières pour  l’industrie et les articles d’alimentation donnent lieu aussi à un chiffre très important d’affaires.

Le marché d’approvisionnement qui se tient 2 fois par semaine, le lundi et le jeudi, a été ouvert le 5 avril 1846, à l’origine il se tenait sur la Place de l’Orme ; le 29 octobre 1848 un tarif est appliqué aux vendeurs pour la place qu’ils occupent sur le marché pour leurs étalages ; ce tarif dont les droits à percevoir n’ont été définitivement fixés que le 2 décembre 1849 est toujours en vigueur. Le 1er mai 1852, le marché est transféré de la Place de l’Orme sur celle du Carrouge où il s’est toujours tenu depuis.

Etymologie – etc. – Toutes les recherches faites auprès de plusieurs bibliothécaires et officiers ministériels dans le but de découvrir des documents authentiques pouvant fournir des renseignements précis sur l’étymologie, les anciennes formes du nom, les origines, etc. sont demeurées infructueuses.

Cependant, avec ceux puisés à des sources différentes, il a été possible de reconstituer en partie l’histoire de ce village en remontant à 5 siècles et demi.

Pussay qui fut une paroisse de Beauce, dans le gouvernement de l’Orléanais, faisait partie du diocèse de Chartres, ressortissait du Parlement de Paris, relevait de l’intendance d’Orléans, appartenait pour un tiers à l’élection de Dourdan et pour deux tiers à la seigneurie d’Etampes.

Ce bourg date de l’époque capétienne. Il y avait deux seigneuries ; pour l’une, il fut compris en partie, dans l’apanage de Philippe comte d’Evreux en 1328.

Pendant toute la période de la guerre de Cent-Ans, son histoire paraît se confondre avec celle des villages voisins.

Il y existait un château-fort flanqué de plusieurs tours dont deux existent encore aujourd’hui.

Vers la fin du XVe siècle, Simon II d’Allonville, seigneur d’Oysonville, était en même temps seigneur d’Allonville, Basmeville, Boutervilliers et Pussay.

Le 1er juillet 1485, adveu donné au roi par Guillaume Languedoue.

C’est en mai 1566 que François I donna l’autorisation aux habitants de Pussay et à Claude de Languedoue, écuyer, seigneur de Pussay, de se fortifier.

Le château passa ensuite aux mains de François de Languedoue lequel, à l’âge de 20 ans, a porté l’enseigne coronale et depuis gouverneur daufonné [sic, selon la pierre tombale : gouverneur d’Auxonne ……] du roi. Charles IX l’honora de son ordre, il mourut à Pussay, le 18 septembre 1596 à l’âge de 55 ans et fut inhumé dans l’église paroissiale près de l’autel du bas-côté droit.

A cette époque, le domaine de la seigneurie tient en plein fief du château d’Etampes. La justice haute, moyenne et basse y était exercée au nom du seigneur par un prévôt.

Le 4 mai 1610, damoiselle Louise de Rivaulde, dame de Pussay, mourut et fut inhumée dans le bas-côté droit de l’église.

Le 6 avril 1709 est aussi décédée Charlotte de Languedoue, épouse de René François d’Archambault, écuyer, seigneur en partie de cette paroisse, grand bailli de Châtillon-sur-Indre, qui lui-même décéda le 28 septembre 1709. Leurs corps reposent dans le cœur de l’église.

Le 1er août 1710, est décédé, à l’âge de 63 ans, Messire Antoine de Vendeuil, chevalier, écuyer du roi, seigneur de Pussay, Stelfay, Bauzy et autres lieux ; ses restes reposent dans le bas-côté gauche de l’église.

Le 1er janvier 1778, Mr Languedoue d’Archambault possède la seigneurie de Pussay pour un tiers et Mr le comte de Waldegrave pour les 2 autres tiers.

En 1789, il y a encore deux seigneurs à Pussay, puisque Mr de Languedoue d’Archambault et Mr de Latanne sont assignés.

En 1796, le château devint en totalité propriété d’un sieur Lenoir, de Paris, à qui il avait été vendu comme bien d’émigrés [ce n’est pas tout à fait exact : Mr de Latanne a vendu sa moitié de château à Mr Lenoir en 1791, l’autre moitié, propriété des d’Archambault a été vendu pour ses 2/5èmes comme bien d’émigrés. Voir à ce sujet la partie Histoire/Révolution]. Ce nouveau propriétaire le revendit, en 1819, pour moitié, partie ouest, à Mr Gry Louis Bertrand et pour l’autre moitié à Mr Bourgois qui la céda en 1823 à Mr Delanoue Jean Baptiste [Jean Pierre]. Les héritiers de Mr Gry ont démoli leur part pour reconstruire sur son emplacement une maison bourgeoise. Mr Brinon Charles Henri arrière petit-gendre de Mr Delanoue a fait restaurer la partie dont il est devenu propriétaire.

La population de Pussay était de 430 habitants en 1760, de 490 en 1789 [aux élections de l’an 3, la population était estimée à 645 habitants] et de 600 en 1817. Cette commune fit partie du canton d’Angerville et du district d’Etampes jusqu’en 1804.

Pendant la guerre de 1870, ce village a eu à souffrir de l’occupation allemande. Les habitants ont dû payer une contribution de guerre de 13.311 francs aux envahisseurs et la commune a dû faire un emprunt de 36.090 francs pour rembourser les réquisitions faites pendant l’invasion.

La compulsation de certains documents nous a permis de pouvoir consigner ici ce qui a rapport à la séance dans laquelle furent rédigés les doléances des habitants de la paroisse en 1789. [Suit le texte intégral du cahier de doléances donné dans la partie Histoire/Révolution, Archives de l’Essonne série B].

Eglise – Le seul monument intéressant de Pussay est l’église dont le patron est saint Vincent, construite au XIVe siècle ; elle n’offre d’ailleurs rien de remarquable, l’architecture en est peu sévère ni très recherchée bien que de style ogival.

En l’hiver de 1709 le clocher s’affaissa et entraîna dans sa chute une partie de la voûte, leur reconstruction eut lieu en août 1710 et les frais furent supportés par tous les propriétaires et les habitants taillables sans exception.

La flèche du clocher actuel, de forme pyramidale, a été édifiée en 1836. L’église a été à son tour restaurée en 1863 et le clocher reçut une nouvelle horloge publique fournie, en juin 1864, par la maison Piéphu et Schuchbauër de Paris moyennant 1500 francs.

Cimetière – En décembre 1831 le Conseil municipal décide de supprimer le cimetière communal situé autour de l’église et le 1er mars 1832 par traité passé entre Mr Delanoue et Mr Gry L. B. la commune se rend propriétaire pour le prix de 650 francs d’un terrain pour l’établissement du nouveau cimetière qui est ouvert à sa destination le 31 décembre 1832 et l’ancien par suite est supprimé à partir de cette date. Par délibération des 10 mars et 21 avril 1850, le conseil fixe à 100 francs le prix du mètre carré de terrain pour les concessions perpétuelles à accorder dans le cimetière et à 25 francs celui pour les concessions trentenaires.

Presbytère – Le presbytère, situé sur l’emplacement où il existe encore aujourd’hui, avait été reconnu comme bien national, il fut acheté du département de Seine-et-Oise le 5 thermidor an IV par un sieur Denizeau [sa veuve, Jeanne Françoise Gautron] ; les héritiers de ce dernier l’ont cédé à la commune par acte en date du 26 janvier 1826 passé devant Maître Clément notaire à Angerville. Il fut reconstruit en 1853 dans l’état actuel.

Mairie – La mairie, depuis 1849, a toujours fait corps avec la maison d’école ; actuellement, elle se trouve installée dans une belle construction à deux étages acquise le 4 février 1887 de Mr Jaquemet qui l’avait construite en 1859.

Le local comprend une petite salle qui sert à la fois de cabinet du Maire et des archives, une grande salle qui sert aux réunions et aux cérémonies, enfin une autre grande salle libre, utilisable en cas de besoin.

Pompe à incendie – Une pompe à incendie est acquise le 13 octobre 1849 et la subdivision de sapeurs-pompiers organisée. La remise de la pompe ne fut construite qu’en 1851.

Bureau de poste – Un bureau de poste est créé à Pussay en janvier 1864, mais le bureau télégraphique ne fut établi qu’en juillet 1881 ; la commune supporta pour frais de premier établissement, une dépense de 1500 francs.

Eclairage public – L’éclairage des rues date du mois de décembre 1858 ; il eut d’abord lieu au moyen de lampes à huile. Maintenant on fait usage de lampes à pétrole.

Fête patronale – Le 23 février 1879, par voie de pétition, la majorité des électeurs, 262 contre 13, est d’avis de reporter la fête patronale du 22 janvier au premier dimanche de mai.

Administration des finances – Au point de vue de l’administration des finances, Pussay fit partie jusqu’en 1804 de la perception d’Angerville. Depuis cette époque, il relève de la perception de Méréville dont le percepteur est en même temps receveur communal, de la recette particulière des finances d’Etampes et de la trésorerie générale de Versailles.

Au commencement du siècle, le budget communal s’élevait en recettes et en dépenses à la somme de 850 francs ; en 1820, il atteignait 2000 francs ; en 1850, il s’élevait à 4750 francs, pour monter en 1875 à 14.700 francs. Celui de l’année 1900 dépasse la somme de respectable de 22.500 francs, si on y ajoute les dépenses et les recettes extraordinaires, il atteint 28.000 francs. Il est facile de voir, par l’exposé de ces chiffres, que la situation budgétaire n’a fait qu’augmenter depuis la 1ère année du siècle et qu’elle s’est même accentuée dans le dernier quart de ce siècle.

Développement économique – Le développement économique a suivi une marche ascendante en ce siècle de progrès ; mais elle a surtout été rapide en ces 50 dernières années : construction ou réfection des voies de communication, percement de nouvelles rues, forage de puits, construction de maisons d’école, amélioration du sort et de la condition de la classe ouvrière due à la bonne entente entre les patrons et les ouvriers. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.

Progrès de l’instruction – Il est réconfortant de constater que tous les enfants fréquentent actuellement une école ; les familles ont compris les bienfaits de l’instruction, aussi les progrès réalisés sur ce point ne le cèdent en rien à ceux  accomplis pour l’amélioration de la condition matérielle des familles. Il serait impossible aujourd’hui de trouver un illettré parmi la jeunesse du village.

Institutions de prévoyance – En 1877, la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers a été créée ; elle a rendu depuis de signalés services à ses membres participants en cas de maladie.

Une succursale de la Caisse d’Epargne d’Etampes a été établie le 5 novembre 1893, elle compte environ 300 déposants.

A dater du 1er janvier 1877, les livrets de famille qui permettent d’éviter les erreurs de rédaction dans les actes de l’état civil sont délivrés par la Mairie.

Le bureau de bienfaisance fut établi le 20 brumaire an XIV. Ses revenus s’élèvent alors à 209 francs. Pour 1900, les ressources de toutes natures de cet établissement s’élèvent à 1250 francs et les indigents secourus sont au nombre de 100.

Avenir possible – L’avenir de la commune de Pussay qui est à la fois agricole et industrielle, dépend plus de la prospérité des fabriques que de celle de l’agriculture. Si les chefs d’industrie savent maintenir leurs procédés de fabrication à la hauteur des progrès qui se réaliseront ailleurs, ils soutiendront la concurrence des fabricants de produits similaires avec avantage et de la prospérité de leurs établissements découlera celle de la population locale.

Instruction publique

L’enseignement populaire dans la commune s’est amélioré depuis l’époque où on constate son existence jusqu’à nos jours. Ici, comme ailleurs, il a progressé et subi l’influence des lois qui l’ont régi aux différentes époques de la vie nationale.

Avant la Révolution et jusqu’à la loi du 26 juin 1833, le local où les enfants recevaient l’instruction n’était pas propriété de la commune ; les 6 premiers instituteurs retiraient les enfants des deux sexes dans une maison leur appartenant et dont l’aménagement ne remplissait aucunement les conditions pour le rôle qu’ils voulaient lui faire remplir. Ces locaux étaient peu spacieux, bas, humides, éclairés par une seule fenêtre toujours trop petite pour laisser pénétrer à l’intérieur de la salle la lumière suffisante pour effectuer un travail sérieux. Ces maisons n’avaient ni cours de récréations, ni lieux d’aisance. Le mobilier était réduit à sa plus simple expression : il était composé de bancs plus ou moins boiteux sur lesquels les enfants des deux sexes se tenaient pêle-mêle, d’une table placée le plus près possible de la fenêtre où les plus instruits passaient à tour de rôle pour s’y exercer à l’écriture. Les livres en usage étaient les manuscrits, les vieux parchemins indéchiffrables, l’ancien et le nouveau Testament, les livres latins. Les maîtres enseignaient aussi le catéchisme, le calcul et le plain-chant ; ils n’avaient aucun titre de capacité ; leurs fonctions étaient diverses : sacristain, chantre, sonneur de cloches, fossoyeur. Jusqu’à 1832, le maître d’école exerçait toujours pendant la belle saison de Pâques à la Toussaint une autre profession, soit celle de maçon ou de manouvrier.

La rétribution scolaire n’était pas fixée ; les enfants des familles aisées ou réputées telles, seuls fréquentaient ; ils s’acquittaient le plus souvent envers le maître d’école par des dons en nature : pain, grain, farine, volaille, oeufs, beurre, bois, etc., rarement en argent. Le chauffage, en hiver, était fourni par les élèves, chacun, à tour de rôle, apportait sa bûche. Les maîtres étaient choisis en comité local et par le Conseil municipal et ne recevaient aucun traitement communal.

En 1831, l’instituteur Baranton, devançant la commune, se rendit acquéreur d’une maison destinée à servir de maison d’école et la garnit d’un mobilier scolaire à l’instar de l’école normale d’Etampes aux cours de laquelle il se rend chaque jeudi dans le but de compléter son instruction. Cette maison, sise section E N° 86, était composée de 2 chambres à feu et d’une grande pièce servant de salle de classe ; elle n’avait non plus aucune dépendance. Le mobilier scolaire comprenait 6 tables avec banc, 1 banc de 12 pieds, 1 de 10, 1 de 9, 2 de 7, 5 de 6, 1 de 4, 1 de 3, deux tableaux noirs, 1 poële en faïence avec tuyaux, une étagère avec 4 planches de 6 pieds servant de bibliothèque ; il recevait pour indemnité la somme de 192 livres pour le mobilier et pour traitement la somme de 350 livres.

Le 23 septembre 1832, cet instituteur étant nommé à Angerville, 3 candidats se présentent pour obtenir le poste de Pussay ; ce sont les sieurs Buffetrille, instituteur à Intréville, Eure-et-Loir, muni d’un brevet de capacité du 2ème degré délivré le 4 décembre 1829 par l’Inspecteur général de l’Académie de Paris, Buffetault, aussi ancien instituteur à Intréville et Rabourdin de Charmont, Loiret, dont la candidature a été écartée. Après examen des titres des 2 autres candidats et après le vote qui s’ensuivit, le sieur Buffetrille a été nommé instituteur par 6 voix contre 2 obtenues par son concurrent.

Le 14 octobre 1832, la commune achète, moyennant 130 francs, le mobilier scolaire de Mr Baranton et lui loue par bail en date du 26 octobre, pour 9 années qui commenceront à courir de la Saint-Jean 1833, la maison dont il est propriétaire et où est installée l’école. Le prix de location annuelle est fixé à 200 francs.

Par délibération du 1er septembre 1833, le Conseil vote à l’instituteur un traitement de 200 francs, fixe le nombre des élèves gratuits à 12 et la rétribution scolaire à payer par les élèves qui sont répartis en 4 catégories : 1ère 0,60 F, 2ème 0,80 F, 3ème 1 F et 4ème 1,25 F. Ce taux reste le même jusqu’en 1837. En 1838, ce taux est fixé à 0,60 F pour la 1ère, à 0,90 F pour la 2ème, à 1,20 F pour la 3ème et à 1,40 F pour la 4ème et ne varie pas jusqu’en 1843. Pour 1844, le taux est fixé à 0,60 F, 1 F et 1,40 F. Pour 1845, il l’est à 0,60 F, 1 F et 1,25 F. De 1846 à 1862, les enfants sont répartis en 2 catégories, ceux au-dessous de 6 ans qui paient une rétribution mensuelle de 1 F et ceux au-dessus de 6 ans qui paient 1,50 F. De 1853 à 1867, le taux est élevé à 1,25 F pour les premiers et à 1,75 F pour les seconds. De 1868 à 1881, le taux de la rétribution demeure fixé à la même somme pour les élèves payants, mais ce taux n’est que de 1 F pour les élèves gratuits de moins de 6 ans et de 1,50 F pour ceux de plus de 6 ans.

Après la démission de Mr Buffetrille, en août 1847, le Conseil, appelé à lui désigner un successeur, doit choisir entre 3 candidats : Mr Ret, instituteur à Méréville, Mr Hineaut, instituteur à Sainte-Mesme et Mr Lemaître, instituteur à Saint-Cyr-la-Rivière. Par 8 voix contre 3 à Mr Lemaître, Mr Ret est nommé et présenté à l’agrément du Comité supérieur qui confirma le choix.

Le traitement fixe de l’instituteur, non compris le produit de la rétribution scolaire, demeure fixé à 200 F jusqu’en 1852. A partir de 1853 ce traitement est de 1000 F y compris la rétribution scolaire et il ne fait que s’accroître jusqu’en 1881 en passant par les chiffres de 1094 F en 1854, de 1150 F de 1855 à 1857, de 1400 F à 1700 F de 1858 à 1868, de 2100 F de 1859 à 1881. Après la loi du 16 juin 1881, l’Etat assure ce même traitement à l’instituteur jusqu’en 1886, jusqu’en 1893 la commune le garantit aussi, de 1893 à 1895 le traitement est tombé à 1900 F pour se relever en 1898 à 2200 F supplément communal compris.

Mr Ret est le premier instituteur qui fut appelé à remplir les fonctions de secrétaire de mairie en 1847, avec un traitement de 85 F ; jusqu’ici, le titulaire de cet emploi était étranger à l’enseignement. Le traitement est porté successivement à 120 F en 1855, à 150 F en 1856, à 250 F en 1862, à 300 F en 1864, à 400 F en 1872, à 550 F en 1878, à 610 F en 1887 et à 800 F en 1896, à partir du 1er octobre 1899, l’instituteur doit abandonner le secrétariat de la mairie.

En 1842, à l’expiration du bail pour la maison Baranton, il est question de construire une école de garçons sur l’emplacement de l’ancien cimetière, ce projet  est bientôt abandonné. A cette même époque, le Conseil émet le voeu de séparer les filles d’avec les garçons, car le nombre des élèves atteint 110. En 1844, le Maire est autorisé à acheter la maison Dollon pour 5.500 F. Mais cette acquisition, après bien des tergiversations, n’a lieu que par acte passé le 27 avril 1849. Cette même année, l’école est construite sur l’emplacement acheté section E N° 78. En 1850, l’ancien mobilier scolaire est remplacé par un neuf. En 1879, une seconde classe est aménagée dans cette même école et le poste d’instituteur adjoint créé bien que la municipalité ait été mise en demeure de le faire depuis 1865. L’école demeura en cette place jusqu’au mois d’octobre 1890, époque à laquelle elle fut transférée dans le local qu’elle occupe encore à ce jour.

Le 15 novembre 1840 Mr Gry, Maire, offre au Conseil municipal de vendre l’ancien château à la Commune, pour y établir une école de filles ; cette proposition est agréée, mais elle ne reçoit pas de réalisation. Le 23 avril 1844, une école de filles est ouverte, la direction en est confiée à deux religieuses de la Congrégation de la Sainte Enfance de Versailles ; le local est loué à la Commune par Mr Gry, moyennant 220 F pendant 9 années. Par suite de travaux convenus, exécutés à l’école, dans le cours de l’année 1845, le prix du loyer est fixé à 300 F à partir du 1er octobre 1845. A dater du 26 mai 1850, ce prix est élevé à 650 F dont 550 F à la charge de la commune et 100 F à la charge de la Congrégation. Le 21 février 1853, le Conseil décide : l’école de filles continuera à être dirigée par une religieuse et que son traitement fixe sera de 200 F, en 1860 ce traitement est de 1300 F, en 1862, il s’élève à 1450 F, en 1869, il est de 1700 F à 1800 F pour rester ainsi fixé jusqu’en 1887. Le bail pour l’école devant expirer le 24 juin 1859, l’assemblée municipale, dans sa séance du 12 juillet 1857, avise aux fins de construire une école de filles sur l’emplacement de l’ancien presbytère, section E N° 164. Il vote un emprunt de 8.785 F pour couvrir la dépense. En 1859, la construction est achevée et l’école est installée dans le local qu’elle occupe encore aujourd’hui. Le 11 mai 1876, le Conseil émet un voeu en faveur du maintien de l’enseignement congréganiste à l’école de filles. Le 15 août 1887, sur la proposition de Mr Charles Langlois, membre de la délégation cantonale, le Conseil vote la laïcisation de l’école et le 2 octobre suivant les instituteurs laïques en prennent la direction. Les soeurs fondent une école libre avec un orphelinat dans la propriété Dujoncquoy, section E n°s 115 et 116.

En 1861, la commune prend à sa charge le chauffage des salles de classes et vote à cet effet 50 F pour l’école de garçons et 60 F pour l’école de filles. Ces crédits sont réunis et portés à 150 F en 1879, à 190 F en 1882, à 230 F 1889 et à 360 F en 1897.

Les cours d’adultes ont été ouverts en 1866, le Conseil alloue 12 F à l’instituteur pour 4 élèves qui y assistent gratuitement. Pour l’hiver 1867-1868, l’indemnité votée s’élève à 40 F, à partir de 1872-1873 pareille somme est accordée aux institutrices. Depuis 1886, cette indemnité a été portée à 200 F soit 100 F pour les maîtres de chaque école.

Depuis l’année 1873, la commune délivre gratuitement les fournitures scolaires aux élèves indigents, le crédit qui tout d’abord s’élevait à 25 F atteint maintenant 80 F.

En 1872, une bibliothèque scolaire est créée dans chaque école, 100 F sont votés et répartis par moitié pour acheter des livres. Celle de l’école de filles compte actuellement 280 volumes et fait 300 prêts annuels ; celle de l’école de garçons en contient 350 et fait 480 prêts.

Le 4 juin 1882, l’élection de la première commission scolaire municipale a lieu, en vertu de l’article 5 de la loi du 28 mars 1882. Cette commission n’a jamais fonctionné jusqu’ici et n’a encore rendu aucun service à la cause de l’enseignement populaire.

Avant 1789 l’école était fréquentée par la minorité des enfants, il ne faut pas s’étonner du grand nombre de personnes illettrées qui existaient alors. Ceux qui fréquentaient le plus assidûment et le plus longtemps appartenaient aux familles aisées, pour quelques-uns le temps de scolarité avait une durée de 8 à 9 années de 6 à 15 ans. Le nombre des élèves garçons et filles variait de 25 à 40 élèves. De 1789 à 1833 on comptait à l’école une moyenne de 80 élèves des deux sexes, de 1833 à 1844 ce nombre atteignit 100 et le dépassa même.

de 1844 à 1850 il y a de 50 à 60 garçons et de 40 à 50 filles

de 1851 à 1860 il y a de 60 à 70 garçons et de 55 à 65 filles

de 1861 à 1870 il y a de 70 à 80 garçons et de 70 à 80 filles

de 1871 à 1880 il y a de 90 à 100 garçons et de 80 à 90 filles

de 1881 à 1890 il y a de 90 à 100 garçons, de 1881 à 1887, 80 à 90 filles

de 1891 à 1895 il y a de 100 à 120 garçons, de 1887 à 1890, 50 à 60 filles

de 1895 à 1899 il y a de 120 à 155 garçons, de 1890 à 1899, 60 à 70 filles.

Instituteurs

Avant 1789

Séjourné Charles : 1747 à septembre 1755

Billarand Jean Jacques : octobre 1755 à décembre 1789

Depuis 1789

1° de 1789 à 1833

Billarand Jean Jacques : janvier 1790 à juillet 1804

Adrien Antoine : août 1804 à août 1806

Ret Jean : septembre 1806 à septembre 1822

Baranton Alexandre : octobre 1822 au 15 septembre 1832

Buffetrille Omer Hyacinthe Mirtil : 23 octobre 1832 à décembre 1832

2° de 1833 à 1850

Buffetrille Omer Hyacinthe Mirtil : janvier 1833 au 20 août 1847

Ret Jean François Victor : 10 octobre 1847 à décembre 1849

3° de 1850 à 1870

Ret Jean François Victor : janvier 1850 au 3 novembre 1856

Bouclet Frédéric André : 14 novembre 1856 au 30 décembre 1859

Legrand Macaire Médéric Maximilien : 6 janvier 1860 au 26 mars 1865

Portier Louis Victor : 27 mars 1863 à décembre 1869

4° de 1870 à nos jours

Portier Louis Victor : janvier 1870 au 1er mai 1879

Gagé Jean Hippolyte : 2 mai 1879 au 10 mars 1886

Chambellan Louis Adrien : 10 mars 1886 au 24 avril 1893

Maisse Ernest Emile : 25 avril 1893 en fonctions

Instituteurs-adjoints

Leroux Hippolyte : 10 septembre 1879 ai 1er mai 1881

Chevallier Charles Auguste : 2 mai 1881 au 30 septembre 1881

Cuir Ernest Alexis : 1er octobre 1881 au 14 juillet 1883

Bruneau Alexandre Sylvain : 16 juillet 1883 au 30 septembre 1883

Fialex Gustave Jules : 1er octobre 1883 au 18 septembre 1888

Meslier Jean Baptiste : 19 septembre 1888 au 23 septembre 1891

Lormeau Eugène Léon : 25 septembre 1891 au 21 avril 1895

Barreau Joseph Vital : 22 avril 1895 au 20 août 1896

Besset Charles Lucien : 21 août 1896 au 22 août 1897

Perchereau Jean Baptiste Henri : 23 août 1897 en fonctions

Delaitre Léon Albert : 28 octobre 1897 au 17 mars 1899

Cocart Jules Charles Joseph : 18 mars 1899 au 18 août 1899

Institutrices

Bouthors Céline : 2 octobre 1887 au 31 décembre 1891

Bardillon Marie Ernestine : 1er janvier 1892 au 1er juin 1897

Perdereau Marie : 1er juin 1897 en fonctions

Institutrices adjointes

Bargeas Marie : 2 octobre 1887 au 25 juin 1888

Martin Félicie : 25 juin 1888 au 1er mai 1895

Laurent Jeanne : 1er mai 1895 au 1er octobre 1896

Lallemand Caroline : 1er octobre 1896 au 25 avril 1897

Cuny Octavie : 25 avril 1897 au 7 février 1898

Perdereau Cécile : 7 février 1898 en fonctions

Etat actuel – Les matières enseignées en 1899 dans les écoles communales sont : la gymnastique et les exercices militaires pour les garçons, la couture pour les filles, la lecture, la langue française, l’écriture, l’histoire, la géographie, l’instruction civique, l’arithmétique et le système métrique, la géométrie et les travaux manuels, le dessin géométrique, le dessin à main levée, les sciences physiques et naturelles, appliquées à l’agriculture et à l’hygiène, le chant et la morale.

Les programmes de toutes ces matières rendues obligatoires par la loi du 28 mars 1882 sont contenus, ainsi que les emplois du temps, dans l’organisation pédagogique soumise au personnel enseignant du département de Seine-et-Oise et en date à Versailles du 12 juillet 1894.

L’école de garçons a déjà obtenu 104 certificats d’études primaires dont 50 depuis 1893 et celle des filles 29.

La situation de l’établissement scolaire installé dans une ancienne maison bourgeoise sise section E, n°s 107, 108, 109 dont la construction remonte à 1859 pour la maison d’habitation a été achetée pour 30.000 F à Mr Jaquemet, l’installation des 2 premières classes a coûté 24.861 F. La commune a donc dû emprunter 54.861 F pour payer cette dépense. Les classes étant devenues insuffisantes, une 3ème classe fut construite en 1897 et ouverte le 3 novembre de la dite année. Sa construction a coûté 8800 francs.

Le mobilier scolaire est de bonne construction ; il réunit tous les perfectionnements apportés dans la construction du mobilier des écoles en ces dernières années. L’aménagement des classes, sans être parfait, permet de suffire à tous les besoins de l’enseignement primaire et répond à toutes les exigences de la discipline, de la morale et de l’hygiène.

Les cours d’adultes ouverts chaque hiver depuis 1866 pour les hommes et depuis 1872 pour les femmes n’ont jamais cessé de fonctionner depuis ; ils ne donnent pas entière satisfaction parce que les éléments qui les fréquentent ne sont ni assez nombreux, ni assez fervents. Les conférences n’ont jamais été suivies que par un petit nombre d’auditeurs ; mais, avec de la persévérance, il n’est pas impossible d’arriver à un meilleur résultat.

En 1895, une société protectrice des oiseaux et animaux utiles a été fondée entre les élèves de l’école ; elle donne des résultats satisfaisants. En 1899, 36 élèves font partie de la société scolaire de secours mutuels et de retraite de l’arrondissement d’Etampes fondée le 4 mars 1899.

Nous pouvons affirmer que ce travail a été fait aussi consciencieusement que possible et avec la plus entière sincérité au moyen d’éléments puisés à la source la plus pure et tout de véracité.

Pussay, le 22 septembre 1899

L’Instituteur

E. Maisse

Dernière page de la monographie

Ecole de garçons

Ecole de filles

Source : Archives Départementales de l’Essonne

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